Fresques

 LES FRESQUES DE AIN-TRAIZ

© Georges Farias
Cette série de photos correspond à un projet de peinture murale d'art sacré, toujours en cours d'exécution. La réalisation de ces fresques n'est pas seulement le fruit d'une expérience mais manifeste également la conviction de poursuivre une tradition et un savoir faire.

Ce projet est une commande du Patriarcat grec-catholique qui se situe à Ain Traiz au sud-est de Beyrouth, au Liban pour une église construite selon l'architecture byzantine, d'une surface à peindre de 520m², entre coupole, abside, voûtes et murs.

Le projet prévoit un programme iconographique complet, suivant la plus pure tradition byzantine de peinture murale. Le choix de la technique s'est porté, tant pour ses caractéristiques plastiques et esthétiques que pour les conditions climatiques et de réalisation, vers la tempéra, qu'on appelle aussi plus communément fresque au sec.

Une partie des décorations, notamment celles de la coupole et les auréoles de chaque personnage ( une cinquantaine pour l'instant) sont dorées à l'or véritable: trois mille lames ont été déjà posées.

© Georges Farias
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L'image et la liturgie

© Georges Farias
Toutes les parties du Temple-lignes architecturales, fresques, icônes-sont intégrées au mystère liturgique et c'est peut être le plus important, car on ne comprendrait jamais une icône en dehors de cette intégration. La liturgie elle même dans son tout, est l'icône de toute l'économie du salut.
Lors du chant du Cherubikon: "Nous qui mystérieusement représentons les Chérubins et qui chantons à la vivifiante Trinité l'hymne trois fois saint", nous sommes réellement dans la divine liturgie. Le Christ est assisté des anges aux yeux innombrables et aux myriades d'ailes bruissantes, la trinité divine participe aux Mystères, et les hommes sont associés au point de devenir les icônes des chérubins.
© Georges Farias
La liturgie, ici-bas, est l'icône de la liturgie céleste, et les hommes sont des icônes du ministère angélique d'adoration et de prière. Tout est participation et présence.
La coupole avec le Pantocrator est le point de départ et participation au monde céleste. Le ciel pénètre à l'intérieur, emplit la coupole et révèle le Pantocrator.  
(L'orthodoxie, Paul Evdokimov)


La technique

© Georges Farias
 Le mot "fresque" ou, "buon fresco" en italien, désigne une technique particulière de peinture murale.
La fresque trouve son plus grand essor en orient pendant l'époque byzantine, et en occident durant le Moyen Age et la Renaissance italienne.
© Georges Farias
La technique de la fresque demande l'utilisation de pigments d'origine naturelle, soit animale soit végétale, ou minérale, qui sont mélangés avec de l'eau exclusivement, et posés sur un enduit de chaux encore humide.
Au fur et à mesure que l'enduit sèche, une fine pellicule se forme. Au contact de l'air, la chaux qui compose l'enduit humide et qui est à l'état d'hydrate de calcium se transforme progressivement en carbonate de chaux; elle absorbe de l'acide carbonique contenu dans l'air et se cristallise. Elle incorpore ainsi les particules de pigments et il en résulte une surface peinte dure et résistante.


Materiaux

© Georges Farias
Pour matérialiser cette préfiguration de l'éternité, j'emploie des matériaux nobles tels que l'or,le lapis lazuli ou les pigments-terres, oxydes et ocres naturels-, qui donneront forme et couleur à l'icône et à la peinture murale conçues comme un programme iconographique intégré à l'architecture. 
© Georges Farias
  
 La parole faite image, dans une icône ou une peinture murale à la fresque, à la tempéra à loeuf ou à la caséine, n'et pas le seulement le fruit d'une thecnique ou d'une moyen d'expression artistique, mais aussi d'un savoir-faire ancien et de la continuité d'une tradition spirituel et théologique enracinée dans l'art liturgique romane et byzantine.




Copyright © Georges Farias 2004